Les pères, premiers immigrés, partagent leurs expériences sans cacher leur émotion : des histoires de désillusion. La croissance économique,
alliée au déficit démographique, a produit un accroissement du besoin de main-d’oeuvre. Seuls les hommes célibataires sont sollicités. L’usine
s’occupe de tout : apprentissage oral et écrit du français, hébergement dans des conditions précaires et parfois insalubres ; ils commencent alors
à mener une double vie. La logique économique nie toute responsabilité sociale et politique, et continue de faire affluer les travailleurs après la
guerre d’Algérie. En France, ils sont perçus comme des agents du FLN. Considérés comme des renégats, certains ne peuvent plus rentrer chez eux.
Personne ne pense au futur, la retraite est un mythe dans l’inconscient collectif, chez les anciens comme chez les politique.