Journée hommage à Mamadou Konté

Extrait de la journée hommage à Mamadou Konté au centre
musical Fleury Goutte d’Or-Barbara avec Bintou Simporé, Nago Seck,
Christophe Meyer et Gilles de Staal. Table ronde retransmise dans l’émission Géo Névo sur Radio Nova.

Gilles de Staal : « Le point de départ a été en juillet 1969 lors des
premières luttes des travailleurs africains en France... Cette
lutte avait éclaté dans le foyer de Saint-Denis ; très vite elle s’est
étendue de foyer en foyer, dans la région parisienne. On a alors créé
les comités de locataires. Puis on a créé le journal Révolution Afrique,
l’Organisation des communistes africains (OCA), les Comités
de travailleurs africains... enfin tout un ensemble de mouvements
de lutte. Et voilà qu’on est interdits, par décret du gouvernement
le 31 décembre 1976. On passe dans la clandestinité et on mène
une campagne contre cette interdiction.
Bien sûr on n’espérait pas
faire capituler le gouvernement mais gagner du temps. On a mené
cela pendant six mois de façon vigoureuse, Mamadou Konté était
dans la clandestinité, il était tondu, j’ai encore chez moi ses faux
papiers, il était devenu camerounais, il s’appelait Momo. Dans cette
campagne, on cherche des appuis du côté du monde artistique,
des médias comme on fait dans les campagnes démocratiques et
on rencontre les gens des éditions L’Escargot, Gilles Bleiweist…
Et à l’issue de cette campagne, le 25 juin 1976, on organise un
grand concert à la Mutualité. L’Association des amis des communistes
africains est née à ce moment-là.

C’est là aussi que naît
l’idée de ce qui allait devenir les premiers Africa Fête. Là-dessus
le gouvernement lance une grande campagne pour foutre dehors
les étrangers : il avait inventé l’aide au retour, 10 000 balles à tout
immigré qui fait une demande pour rentrer en Afrique. Alors nous on
invente l’Association pour l’aide au retour créatif des travailleurs
africains (AARCTA) et on fait une tribune dans le Monde “l’écorce
et l’orange” que j’écris, que Mamadou Konté co-signe… » et que
Béranger transformera en une chanson : « Mamadou m’a dit... ».

Mentions légales et crédits